Les conditions préalables à l’ouverture d’une procédure collective




L’ouverture d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire nécessite la réunion de certaines conditions. Le débiteur doit avoir l’une des qualités suivantes :
• Etre commerçant : sont présumées avoir la qualité de commerçant les personnes inscrites au Registre du commerce et des sociétés ou les personnes réalisant des actes de commerce à titre habituel.
• Etre artisan ;
• Etre exploitant agricole ;
• Etre une personne morale de droit privé (il s’agit des sociétés civiles et commerciales) ;
• Ou être membre d’une profession libérale : dans ce cas le redressement ou la liquidation ne sera envisageable que si un plan de règlement amiable à préalablement été suivi.

Le débiteur devra être dans l’impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible. Le tribunal saisi sera le Tribunal de Commerce pour les commerçants, artisans, et personnes morales commerçantes et le Tribunal de Grande Instance. Le tribunal entendra alors le débiteur et toute personne qu’il jugera utile d’auditionner. Il prendra ensuite une décision soit de redressement judiciaire, soit de liquidation judiciaire lorsque le redressement est impossible. Dès lors qu’il se sera prononcé sur l’ouverture d’une procédure de redressement ou de liquidation, le tribunal désignera les organes chargés de l’administration de l’entreprise, il nommera ainsi :
• un juge-commissaire : chargé de veiller au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en présence ;
• un administrateur : chargé de gérer ou d'assister la gestion de l'entreprise et de préparer le plan de redressement ;
• un représentant des créanciers : chargé d’établir la liste des créanciers et de représenter leurs intérêts.

Le jugement d’ouverture de la procédure peut faire l’objet d’un appel par le débiteur, un créancier poursuivant ou le ministère public. Les tiers qui présentent un intérêt à agir peuvent également s’y opposer par la voie de la tierce-opposition.

La procédure de redressement judiciaire. Cette procédure a pour but de permettre la sauvegarde de l'entreprise, le maintien de l'activité et l'apurement du passif. Le redressement judiciaire débute par l’ouverture d’une période d’observation. Celle-ci permettra à l’administrateur de dresser un bilan économique et social de l’entreprise. Il établira également des plans de continuation (cela consistera en un étalement des dettes) ou de cession de l’entreprise (un transfert des actifs). Il sera enfin chargé de faire des propositions aux créanciers ayant déclaré leurs créances.

Dès lors que la procédure est ouverte, les créanciers de l’entreprise ne peuvent plus agir à titre individuel, ils ne sont autorisés qu’à déclarer leurs créances auprès du représentant des créanciers dans les 2 mois qui suivent la publication du jugement d’ouverture. Le débiteur continuera pour sa part à exercer tous les actes d’administration, ceci avec l’assistance de l’administrateur. Le représentant des créanciers établira la liste des créances déclarées qu’il transmettra au juge commissaire. Ce dernier sera chargé de décider de l’admission ou du rejet des créances.

La loi fait interdiction au débiteur de payer les dettes nées avant le jugement d’ouverture. Le but étant que les actifs restants soient utilisés pour une reprise de l’activité. Inversement, les créances nées au cours de la période d’observation seront réglées en priorité.

A l’issue de la phase d’observation, le redressement judiciaire de l’entreprise est opéré
• soit par un plan de continuation comprenant un programme de remboursement des dettes gelées à son ouverture et éventuellement la cession d’actifs, la conclusion de contrats etc. Ce plan sera exécuté par le débiteur sous le contrôle d’un commissaire à l’exécution du plan désigné par le tribunal.
• soit par un plan de cession de l'entreprise.
Si aucune des deux solutions n’est envisageable s’est une procédure de liquidation judiciaire qui est engagée.

La procédure de liquidation judiciaire est envisagée lorsque le redressement est manifestement impossible. Elle a pour but de mettre fin à l’activité de l’entreprise, le patrimoine de l’entreprise est liquidé afin de rembourser les créanciers. La liquidation de la société est réalisée par un liquidateur nommé par le tribunal. Il sera alors le seul à pouvoir accomplir des actes d’administration et à disposer des biens de l’entreprise, le débiteur sera totalement dessaisi. La liquidation est clôturée, soit lorsque toutes les dettes ont été payées (clôture pour extinction du passif), soit lorsqu’il n’y a plus d’actif pour payer les dettes (clôture pour insuffisance d’actif).

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